Les chanoinesses de l’Abbaye de Nivelles se souvinrent que la même aventure était arrivée à Sainte Gudule, filleule de Sainte Gertrude, leur Abbesse.
Les autorités religieuses firent donc transférer les restes de Sainte Gudule dans l’église de l’île St Géry. Conformément à sa légende, on lui conféra comme attributs un petit diable, un soufflet et une lanterne. On y ajouta ensuite un ange qui rallume sa lanterne, chaque fois que le vilain diablotin l’éteint. Sainte Gudule est notamment représentée sur un sceau de l’église Sainte Gudule de 1446, reproduit par le Père Ch. Cahier (Caractéristiques des saints, I, 198) tenant dans sa main droite une bougie, et dans sa gauche une lampe, qu’un démon tente d’éteindre. Les vieilles gravures sur bois relatives aux saints nés dans les états de la Maison d’Autriche, représentent Sainte Gudule un cierge à la main.
Les chroniqueurs de l’époque rapportent un étonnant prodige à l’occasion de la translation des reliques. Quand on voulut ouvrir le sarcophage pour authentifier les reliques, d’épaisses ténèbres auraient envahi la crypte, frappant les assistants de terreur. Il fallut 3 jours et 3 nuits de jeûnes et de prières pour qu’on puisse enfin s’approcher du coffre sans être incommodé, examiner les ossements et y apposer le sceau requis.
En témoignage du miracle, Charles fit don à la sainte de six exploitations agricoles, sises sous Molenbecca, qui, selon Paul de Saint-Hilaire, signifierait en celte : « le gué des moutons ». Une allusion à la bergère Geneviève ?
Rien n’interdit toutefois de se contenter de la signification « ruisseau au moulin » pour Molenbeek.